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LE CAMP DU RUCHARD
PENDANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE

























Le camp du Ruchard des origines à la seconde guerre mondiale
Créé au lendemain de la guerre de 1870, le camp du Ruchard a servi d'école de tir jusqu'à la guerre de 1914. Il est installé sur un plateau de landes et de bruyères. Le site est entouré à l'ouest par la forêt domaniale de Chinon, et au sud par la forêt de Crissay. Le camp du Ruchard s'étend entre les cours de la Vienne et de l'Indre.
En 1871, le Général Courtot de Cissey demande un rapport pour l'installation du baraquement pour le campement d'un corps d'armée composé de trois divisions d'infanterie et d'une brigade de cavalerie, soit environ 30 000 hommes et 3000 chevaux. En 1872, les travaux de construction du casernement sont entrepris, d'abord avec des baraques en bois. Puis, à partir de 1874, 80 baraques en dur sont construites et affectées au logement, aux locaux de l'école, aux subsistances, aux sanitaires, aux bureaux et magasins, aux ateliers et écuries. Avant la première guerre mondiale, plus de 5000 hommes peuvent séjourner en même temps au Ruchard. Des camps de tentes sont installés pour ces troupes.
Dès les débuts de l'aviation, en 1910, un terrain d'aviation est aménagé au camp du Ruchard.
En 1914, un régiment de tirailleurs y est cantonné, ainsi qu'un hôpital militaire belge qui accueille 9586 malades du 31 décembre 1914 au 14 juillet 1917.
Pendant toute la guerre 1914-1918, de jeunes recrues viennent s'entraîner avant de partir au front.
En 1924, l'activité du camp se réduit à un détachement de gardes soit un vingtaine d'hommes. Puis l'occupation du camp reprend, des travaux d'amélioration et d'extension sont effectués. Le téléphone arrive en 1923 et l'électricité en 1928.
L'armée devient motorisée et cuirassée avec notamment la présence de chars de combat Renault FT 17.


Le camp du Ruchard pendant la seconde guerre mondiale
En août 1939, le camp du Ruchard accueille les mobilisés du département dans « la pagaille et le plus grand dénuement ». Le camp est surchargé. Il y règne le plus grand désordre. Les uniformes manquent, les équipements distribués datent de la guerre 1914-1918. Les mobilisés sont hébergés sous les tentes marabout où règne une chaleur accablante.
En septembre 1939, le Ruchard devient un camp d'internement pour les ressortissants des puissances ennemies. Ce sont surtout ceux qui ont fui le fascisme qui sont internés, dont beaucoup de juifs. Le nombre des internés varie de 280 au mois de septembre 1939 à plus de 1400 en mai 1940.
Par ailleurs, le Ruchard reçoit trois bataillons disciplinaires, surnommés les « Joyeux » ou les « Zéphirs », dont un bataillon d'Afrique dont les hommes, selon M. Meier, un interné juif allemand, viennent notamment des prisons de Fresnes et de Fontevraud ; ils se seraient portés volontaires pour la guerre. Les sentinelles militaires les craignent. Ils sont hébergés sous des tentes et sont séparés par des barbelés des campements des étrangers. Les nuits sont particulièrement agitées, ponctuées par les tirs qui leurs sont destinés. Ils reçoivent des femmes, pillent les magasins de vivres pour revendre les marchandises aux autres prisonniers, montent des opérations d'évasion, mettent le feu aux tentes, ce qui conduit à leur évacuation du camp. Ils forment le 20ème Bataillon d'Infanterie Légère qui sera dissous le 7 août 1940.
En mai et juin, c'est l'arrivée des premiers réfugiés qui fuient l'invasion. Le 21 juin, le pont de Chinon tombe aux mains des allemands. Le commandant du camp d'aviation de Parçay-Meslay dont dépend l'aviation basée au Ruchard, donne l'ordre d'incendier les avions. Une quinzaine d'appareils sont sabordés, des Curtiss et trois bombardiers, ainsi que le hangar et le bâtiment du dépôt de munitions.
Dès l'annonce de l'armistice, le camp est évacué.
A la mi-août, l'arrivée d'une division d'infanterie allemande est annoncée ; c'est la 46ème, dont l'emblème est le cerf, qui s'y installe et occupe, en plus du camp, une partie des forêts de Chinon et de Crissay.
Des prisonniers français et alliés, dont des tirailleurs sénégalais et maghrébins, sont internés au camp.
Début septembre 1940, branle-bas de combat au camp. Un groupe de nord-africains vient de s'évader après avoir creusé un tunnel sous les barbelés. C'est ainsi que Pierre Picarda, 19 ans, agent de liaison de la Résistance, cache trois de ces évadés dans une cave des Roches-Tranchelion pendant plusieurs jours. Les allemands fouillent la région et reprennent de nombreux évadés. Le calme revenu, Pierre Picarda réussit à faire passer les trois fugitifs en zone libre. Sous le nom de Poupineau, Pierre Picarda entrera plus tard au maquis de Scévolles dont la zone d'action est située sur les départements d'Indre-et-Loire, de la Vienne et du Maine-et-Loire.
Des réseaux et mouvements sont créés en Touraine pour organiser la Résistance. Aux manifestations, sabotages et attentats répond une impitoyable répression. Arrestations, prises d'otages et déportations se succèdent. Le camp du Ruchard devient un lieu de massacre.
Le 16 mai 1942, cinq jeunes communistes tourangeaux, arrêtés par la police française et livrés à l'occupant, condamnés à mort pour activités anti-allemandes (confection et distribution de tracts et de journaux clandestins, inscriptions sur les murs), ainsi que trois résistants issus d'autres départements et internés à Fontevrault, y sont exécutés. Ce sont les premiers fusillés de Touraine.
Le 27 octobre 1942, sept autres résistants, des membres des Francs Tireurs et Partisans du groupe Touraine, condamnés à mort par le conseil militaire allemand de Tours sont fusillés dans la tranchée de tir à laquelle on donnera, plus tard, le nom de « Tranchée des Fusillés ».
S'il y eut des tragédies en ces lieux, le camp du Ruchard vit aussi une grotesque mascarade. En décembre 1940, un service de la Propaganda Staffel est installé au camp. Durant l'hiver 1941-1942, ce service est chargé de réaliser un film de propagande nazie, « Sollum ». L'occupant fait construire dans les landes près des Sévaudières, une copie de village ukrainien. « En des chemins boueux, sortant de masures sordides, de faméliques paysans ukrainiens accueillaient en libérateurs les troupes du IIIème Reich ». (Discours du 10 octobre 1982 de Paul Delanoue, Président départemental de l'ANACR).
Tout avait été préparé et répété à Chinon, pour ce film qui fut projeté en divers pays de l'Europe occupée. Un détail a échappé au réalisateur lors du tournage : sur les images apparaît une borne bien française indiquant : « Chinon – 7 km ».
On réalisa aussi une « ferme modèle » en 1942. L'occupant trouva plus expéditif de chasser le fermier de la Croisette, voisin du camp, qui dut partir dans un délai de 48 heures, avec son matériel et son cheptel. Des millions de francs furent dépensés pour la construction de bâtiments avec le concours de deux entreprises de travaux publics de la région parisienne. L'une, la Laborieuse, est installée à Villaines. Des centaines d'ouvriers, cantonnés dans des baraquements à Villaines-les-Rochers et à Neuil viennent grossir la population. D'autres, plusieurs dizaines, travaillent au camp.
Un agronome suisse, M. Hoffmann, tout en dirigeant les travaux de la Croisette, donne des renseignements à Pierre Picarda.

Qui paya? : Les habitants de la région et les caisses de la Nation, sur ordre du gouvernement de Vichy. (d'après Paul Delanoue et « Le camp du Ruchard » de l'Association Infos Troglo, Bernard Aurenche et Jean-Louis Rabusseau).

Un dernier acte de résistance va marquer l'histoire du camp : la libération des prisonniers sénégalais par le maquis de Scévolles.
Celle-ci se déroule dans la nuit du 25 août 1944, quelques jours avant la libération de Chinon, sous l'impulsion du capitaine Alfred Desbourdes, d'Avon-les-Roches, l'un des agents les plus efficaces du mouvement résistant chinonais. Roger Jahan, instituteur à Avon-les-Roches, accompagné de Pierre Picarda, vont, à trois reprises interroger les sous-officiers du camp sur la mentalité de leurs hommes et la possibilité d'un départ nocturne. Les réponses sont évasives. Le bruit court que les allemands vont évacuer le camp. Il ne faut plus attendre.
Vers minuit, Roger Jahan, Robert Durand, instituteur à Crouzilles, Pierre Picarda, René Arnoult, fils du chef de la Résistance de Chinon, Marius Ondet de l'Ile-Bouchard aidés de deux maquisards arrivent au camp, mais le restaurateur du camp, Sébastien, qui avait promis son concours prend peur et n'ouvre pas la grille. Il faut aller à la porte principale du camp et pénétrer dans le poste de garde.
Le capitaine Desbourdes en uniforme, avec Jahan et Ondet, réveillent une dizaine de Noirs abasourdis, puis dans un autre bâtiment, en convainquent difficilement d'autres de les suivre.
Ce n'est qu'à deux heures du matin que le groupe escorté de 36 prisonniers, quitte rapidement le camp de crainte de voir les allemands surgir de Villaines-les-Rochers, alors que la nuit est éclairée par les lueurs de l'incendie du village de Maillé.
Au lever du jour le groupe arrive à Crouzilles, traverse la Vienne grâce à des bâteliers recrutés par Durand. En cours de route, la colonne a perdu cinq de ses membres. Après un arrêt pour un casse-croûte, le groupe continue sa route vers Theneuil et Chézelles. Les fugitifs sont camouflés dans le parc du château, et le soir, des maquisards de Scévolles viennent chercher les 31 sénégalais avec trois camions . La colonne arrive sans encombre au camp de Scévolles. Elle est accueillie par le capitaine Gros, alias César, chef du maquis.
Les évadés avaient évité les voitures allemandes et un accrochage qui aurait été désastreux à proximité du camp du Ruchard.
Le 29 juillet, à l'entrée du camp, au lieudit la Maison Rouge, une automobile est mitraillée par un avion américain. Henri Garrivet, 34 ans, d'Azay-le-Rideau est tué. Il était cuisinier au camp. Trois autres personnes sont blessées dont le petit Michel Fouet qui devra être amputé d'une jambe.
Le 31 août, un ultime accrochage a lieu à Villaines-les-Rochers au cours duquel le maire, Georges Pirault est tué par une balle allemande alors qu'il cherchait à protéger des habitants au cours d'un combat entre combattants de la Résistance et armée allemande.
Après le départ des allemands, Pierre Picarda est chargé, pendant quarante-huit heures, de la garde du camp jusqu'à l'arrivée des troupes françaises.
Le 3 septembre on brûle sur une place d'Azay-le-Rideau le drapeau allemand pris au Ruchard.
Le 20 septembre 1944, le capitaine Léon Legendre alias « Egalité », reçoit l'ordre du général Koenig, commandant en chef des FFI, de regrouper « tous les indigènes coloniaux des départements de l'Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Indre et Cher ». Ce regroupement se fait dans de « grandes difficultés ». Le 21 septembre, les trois compagnies qui avaient été déployées dans le sud du département rallient le camp. Le 10 novembre, ce 1er bataillon d'Indre-et-Loire est intégré au bataillon VIII/4.



L'après-guerre
Du 1er janvier1945 jusqu'en 1947, le Ruchard va recevoir des prisonniers de guerre allemands. Un maximum est atteint en février 1946 avec 1128 prisonniers parmi lesquels de nombreux SS.
(sources : « Le camp du Ruchard » de l'Association Infos Troglo, Bernard Aurenche et Jean-Louis Rabusseau ; Robert Vivier, « Touraine 39-45 »).
« La situation de ces prisonniers allemands est difficile, le ravitaillement délicat et les conditions de vie précaires pour ces prisonniers qui manquent de tout, nourriture, vêtements, soins, et que la population marquée par l'occupation et ses propres pénuries n'est guère encline à aider …. surtout avec la présence des SS …. et que Maillé est tout proche. La Croix Rouge évite la famine à l'automne 1945 par l'envoi de farine. Ces prisonniers travaillent au camp et sont employés dans les fermes des alentours. Cinq d'entre eux participent sur leur temps libre à la réalisation de la chaire de la chapelle du camp » (ERIL, Résistances en Touraine n°3). En mai 1945, la piste d'atterrissage est reconstruite par les américains. Elle avait été transformée par les allemands en champ de pommes de terre. En 1946, un avion de liaison Nord 1000 Pingouin manque son atterrissage et termine sa course à 50 m de la départementale 32, sans dommage pour son équipage.
Le camp devient centre d'incorporation. Le général de Lattre de Tassigny, chef d'état-major général de l'armée de terre décide la création de casernements pour accueillir les bataillons d'instruction. A cet effet, les 514 hectares de la forêt de Cussay sont réquisitionnés.
Le projet est réduit en 1947, et ce sont seulement 136 hectares qui sont acquis portant la superficie totale du camp à 1441 hectares. Le nouveau camp du Ruchard peut loger 300 hommes. Vétuste en 1981, il est démantelé et reconstruit en dur pour ne conserver que la capacité d'hébergement d'une compagnie.
Le Centre Mobilisateur du 32ème R.I. est créé en mai 1951 pour, le cas échéant, la mise sur pied des 32ème, 66ème, et 95ème Régiments d'Infanterie, et des 822ème et 824ème hôpitaux militaires de campagne, ainsi que de l'hôpital complémentaire 1108. Le CM32 assurera le commandement du Ruchard jusqu'à sa dissolution en 2000 lors de la restructuration consécutive à la professionnalisation des armées. Il sera réhabilité en 2005 et prendra l'appellation de « Camp de Lattre ».
Le camp du Ruchard participait alors à l'entraînement opérationnel des unités de la Défense. Il accueillait chaque année plus de 10 000 hommes de toutes les armées pour des périodes d'instruction et de formation. Le transfert en 2009 des Ecoles de la Logistique et du Train à Bourges, le rattachement du camp à celui de Fontevrault, sous l'autorité des Ecoles Militaires de Saumur, et la restructuration continue des armées, entraînent la mise en sommeil de ses activités.




BIBLIOGRAPHIE
« Le camp du Ruchard » de l'Association Infos Troglo, Bernard Aurenche et Jean-Louis Rabusseau.
Robert Vivier, « Touraine 39-45 ».
Discours du 10 octobre 1982 de Paul Delanoue, Président départemental de l'ANACR.
ERIL, Résistances en Touraine n°3

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