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                            Maxime BOURDON


    Né le 27 mars 1917 à Tours, ses parents décèdent prématurément et il est élevé par sa grand-mère, Clémentine Bourdon née Pouvreau (1869-1948).

   Son premier prénom est Roger, mais il lui préfère le second, Maxime, celui de son oncle tué en avril 1916 à Pontavert (Aisne).

   Il travaille comme ajusteur chez Rochet-Rooy, usine implantée rue Deslandes à Tours, et qui était l'une des deux usines françaises à fabriquer des machines à écrire.
   Pendant la « drôle de guerre », l'usine produit des lance-grenades pour l'armée française.
   En juin 1940, elle passe sous le contrôle de l'occupant.

 
   Maxime Bourdon est présent dans le groupe qui commet l'attentat contre Marcel Déat, président du Rassemblement National Populaire, le  26 mars1942, au Grand Théâtre de Tours.

   La bombe, lancée par Georges Bernard, n'explose pas. Mais la police arrête les suspects à la sortie du théâtre, dont Maxime Bourdon. Ils sont d'abord relâchés, faute de preuves.
  Mais Maxime Bourdon est de nouveau arrêté.  
Chez lui, était entreposé du matériel, et notamment une machine à écrire et une Ronéo qui servaient à confectionner les tracts.

  Le lendemain de son arrestation, Gilbert Séché et Guy Leroux déménagent l'appartement de Maxime, en plein jour, dans une cache à proximité, et la nuit tombée, ils transportent le matériel au 27 rue du Cygne à Tours, chez Marcel Praconté, une des adresses où sont imprimés les tracts.

 D'autres « imprimeries clandestines », implantées aussi par Guy Leroux, se situent rue Mirabeau où André Boudin effectue des tirages sur une presse récupérée dans les ruines de l'imprimerie Gibert, et l'institutrice Germaine Renaud installe une Ronéo dans la mansarde de Julia Voisin, au 9 quai Paul-Bert.

   Maxime Bourdon est de nouveau relâché, faute de preuves.    Mais, comme le raconte Gilbert Séché, le groupe décide de frapper un grand coup pour le 1er Mai 1942 en distribuant des tracts à Saint-Pierre-des-Corps et à Tours.
 Le 30 avril, lors de la distribution de tracts, André Anguille, Robert Couillaud et Robert Guilbault sont arrêtés par deux agents faisant une ronde rue des Guetteries, vers 22h30.

  Ils sont en possession d'affiches et de pots de peinture.
   Par ailleurs, à 0 heure, le 1er mai, la sous-station électrique des Epines Fortes est attaquée à l'aide de six bombes artisanales, une pour chaque transformateur, par Paul Desormeaux et ses Francs Tireurs.
L'explosion est entendue dans toute l'agglomération tourangelle. Le trafic ferroviaire sera considérablement perturbé pendant 48 heures.
   Dans la même nuit, des sabotages contre les voies ferrées sont effectués à la Commanderie à Amboise, et dans la région de Monts et de Villeperdue.

   Après ces arrestations, l'inquiétude règne chez les autres membres du groupe.
   Le samedi après-midi 2 mai, Gilbert Séché et Robert Guérineau décident d'aller voir Maxime à son domicile afin de rédiger un rapport pour la Direction Nationale des Jeunesses Communistes à laquelle appartient le tourangeau René Despouy.

 Maxime Bourdon était alors un responsable départemental de la Jeunesse Communiste.   
Ils entendent marcher. Le papier et les crayons disparaissent vite.

   Maxime avait sorti son accordéon et ses partitions comme alibi du rassemblement.
   C'étaient les gendarmes de Saint-Pierre.
Gilbert Séché raconte :
  -« Que faites-vous Monsieur Bourdon, avec qui êtes-vous ? »,
  -« Je suis avec des copains et je joue de l'accordéon »,
  - «  Vous savez, le chef voudrait vous voir, il faudrait que vous alliez à la gendarmerie ».

  Maxime part avec les gendarmes. La gendarmerie était installée dans une grande maison à côté du Café.
 Ses copains l'attendent donc au Café, inquiets.
 
Maxime ressort et dit :    « Le chef m'a dit qu'il vaudrait mieux que je m'en aille d'ici, que je fasse très attention car je pourrais avoir des ennuis».
  Le petit groupe s'éloigne et discute.
Gilbert Séché et Robert Guérineau conseillent à Maxime de s'éloigner, « ce serait plus sérieux, c'est un avertissement que l'on vient de te donner ».
   Le lendemain 3 mai, Maxime Bourdon part à Paris pour voir René Despouy, passé dans la clandestinité face aux risques encourus.
Lucienne Despouy raconte que son mari René veut garder Maxime auprès de lui, et la Direction Nationale donne à Maxime l'ordre de quitter la Touraine.

Mais Maxime veut rentrer à Tours pour donner son compte chez son entreprise Rooy, et effectuer ses huit jours de préavis.
   Il reprend donc le travail le lundi 4 mai. A 10 heures, il est arrêté par la police française.  
  Transporté au commissariat central, il est battu, les mains liées dans le dos. Il s'en faut de peu qu'il ne meure d'étranglement, alors qu'on essaie de lui faire avouer le nom de ses camarades.

   Il est livré aux allemands. Transporté au 118 boulevard Béranger où siège alors la Gestapo, il est torturé dans les sous-sols du bâtiment (témoignage de Pierre Deseuf).  

  Condamné à mort par le conseil de guerre allemand de Tours le 14 mai, il est fusillé au camp du Ruchard le 16 mai 1942.  
  Il est inhumé à Ballan après son exécution, dans l'anonymat exigé par l'occupant, puis au cimetière de Saint-Pierre-des-Corps le 3 février 1945, après les obsèques officielles.

   Soldat des Forces Françaises de l'Intérieur, Mort pour la France  par décision du Ministère des Anciens Combattants du 29 octobre 1946.  
  Son nom sera donné à une rue de Saint-Pierre-des-Corps.  
 




    

    Dernière lettre de Maxime Bourdon à sa grand-mère        
                                                                                                                   Tours, le 16 mai 1942,                                                             Chère grand-mère,
  Je t'embrasse bien des fois, et surtout ne perds pas confiance, pour moi le moral est bon.
  Avec mes deux copains Couillaud et Anguille, nous faisons d'interminables parties de cartes.

  Nous mangeons de bon appétit, et nous nous racontons des blagues du temps que nous étions apprentis ensemble.
  Et nous avons bon moral et entière confiance.
Alors, soyez comme nous...    … Allons grand-mère, courage, et surtout ne pleure pas, tu as eu deux fils morts pour la France en 1914, pour moi tu as été ma mère, tu m'as élevé dans le droit chemin, tu n'as aucun reproche à te faire .
Alors prends courage et dis-toi que mon moral est bon … et je veux être digne de tes fils.

   Envoie-moi une lettre ma bonne vieille grand-mère, tu ne pourras pas me faire plus plaisir et surtout ne te rends pas malade, car rien que cette idée me fait mal.
 


                              Maxime BOURDON


    Né le 27 mars 1917 à Tours, ses parents décèdent prématurément et il est élevé par sa grand-mère, Clémentine Bourdon née Pouvreau (1869-1948).

   Son premier prénom est Roger, mais il lui préfère le second, Maxime, celui de son oncle tué en avril 1916 à Pontavert (Aisne).

   Il travaille comme ajusteur chez Rochet-Rooy, usine implantée rue Deslandes à Tours, et qui était l'une des deux usines françaises à fabriquer des machines à écrire.
   Pendant la « drôle de guerre », l'usine produit des lance-grenades pour l'armée française.
   En juin 1940, elle passe sous le contrôle de l'occupant.

 
   Maxime Bourdon est présent dans le groupe qui commet l'attentat contre Marcel Déat, président du Rassemblement National Populaire, le  26 mars1942, au Grand Théâtre de Tours.

   La bombe, lancée par Georges Bernard, n'explose pas. Mais la police arrête les suspects à la sortie du théâtre, dont Maxime Bourdon. Ils sont d'abord relâchés, faute de preuves.
  Mais Maxime Bourdon est de nouveau arrêté.  
Chez lui, était entreposé du matériel, et notamment une machine à écrire et une Ronéo qui servaient à confectionner les tracts.

  Le lendemain de son arrestation, Gilbert Séché et Guy Leroux déménagent l'appartement de Maxime, en plein jour, dans une cache à proximité, et la nuit tombée, ils transportent le matériel au 27 rue du Cygne à Tours, chez Marcel Praconté, une des adresses où sont imprimés les tracts.

 D'autres « imprimeries clandestines », implantées aussi par Guy Leroux, se situent rue Mirabeau où André Boudin effectue des tirages sur une presse récupérée dans les ruines de l'imprimerie Gibert, et l'institutrice Germaine Renaud installe une Ronéo dans la mansarde de Julia Voisin, au 9 quai Paul-Bert.

   Maxime Bourdon est de nouveau relâché, faute de preuves.
   Mais, comme le raconte Gilbert Séché, le groupe décide de frapper un grand coup pour le 1er Mai 1942 en distribuant des tracts à Saint-Pierre-des-Corps et à Tours.
 Le 30 avril, lors de la distribution de tracts, André Anguille, Robert Couillaud et Robert Guilbault sont arrêtés par deux agents faisant une ronde rue des Guetteries, vers 22h30.

  Ils sont en possession d'affiches et de pots de peinture.
   Par ailleurs, à 0 heure, le 1er mai, la sous-station électrique des Epines Fortes est attaquée à l'aide de six bombes artisanales, une pour chaque transformateur, par Paul Desormeaux et ses Francs Tireurs.
L'explosion est entendue dans toute l'agglomération tourangelle. Le trafic ferroviaire sera considérablement perturbé pendant 48 heures.
   Dans la même nuit, des sabotages contre les voies ferrées sont effectués à la Commanderie à Amboise, et dans la région de Monts et de Villeperdue.

   Après ces arrestations, l'inquiétude règne chez les autres membres du groupe.
   Le samedi après-midi 2 mai, Gilbert Séché et Robert Guérineau décident d'aller voir Maxime à son domicile afin de rédiger un rapport pour la Direction Nationale des Jeunesses Communistes à laquelle appartient le tourangeau René Despouy.

 Maxime Bourdon était alors un responsable départemental de la Jeunesse Communiste.   
Ils entendent marcher. Le papier et les crayons disparaissent vite.

   Maxime avait sorti son accordéon et ses partitions comme alibi du rassemblement.
   C'étaient les gendarmes de Saint-Pierre.
Gilbert Séché raconte :
  -« Que faites-vous Monsieur Bourdon, avec qui êtes-vous ? »,
  -« Je suis avec des copains et je joue de l'accordéon »,
  - «  Vous savez, le chef voudrait vous voir, il faudrait que vous alliez à la gendarmerie ».

  Maxime part avec les gendarmes. La gendarmerie était installée dans une grande maison à côté du Café.
 Ses copains l'attendent donc au Café, inquiets.
 
Maxime ressort et dit :    « Le chef m'a dit qu'il vaudrait mieux que je m'en aille d'ici, que je fasse très attention car je pourrais avoir des ennuis».
  Le petit groupe s'éloigne et discute.
Gilbert Séché et Robert Guérineau conseillent à Maxime de s'éloigner, « ce serait plus sérieux, c'est un avertissement que l'on vient de te donner ».

   Le lendemain 3 mai, Maxime Bourdon part à Paris pour voir René Despouy, passé dans la clandestinité face aux risques encourus.
Lucienne Despouy raconte que son mari René veut garder Maxime auprès de lui, et la Direction Nationale donne à Maxime l'ordre de quitter la Touraine.

Mais Maxime veut rentrer à Tours pour donner son compte chez son entreprise Rooy, et effectuer ses huit jours de préavis.
   Il reprend donc le travail le lundi 4 mai. A 10 heures, il est arrêté par la police française.  
  Transporté au commissariat central, il est battu, les mains liées dans le dos. Il s'en faut de peu qu'il ne meure d'étranglement, alors qu'on essaie de lui faire avouer le nom de ses camarades.

   Il est livré aux allemands. Transporté au 118 boulevard Béranger où siège alors la Gestapo, il est torturé dans les sous-sols du bâtiment (témoignage de Pierre Deseuf).  

  Condamné à mort par le conseil de guerre allemand de Tours le 14 mai, il est fusillé au camp du Ruchard le 16 mai 1942.  
  Il est inhumé à Ballan après son exécution, dans l'anonymat exigé par l'occupant, puis au cimetière de Saint-Pierre-des-Corps le 3 février 1945, après les obsèques officielles.

   Soldat des Forces Françaises de l'Intérieur, Mort pour la France  par décision du Ministère des Anciens Combattants du 29 octobre 1946.  
  Son nom sera donné à une rue de Saint-Pierre-des-Corps.  
 




    

                 Dernière lettre de Maxime Bourdon
                                à sa grand-mère        
                                                                                        
                                                   Tours, le 16 mai 1942, 
                                                                                          Chère grand-mère,

  Je t'embrasse bien des fois, et surtout ne perds pas confiance, pour moi le moral est bon.
  Avec mes deux copains Couillaud et Anguille, nous faisons d'interminables parties de cartes.

  Nous mangeons de bon appétit, et nous nous racontons des blagues du temps que nous étions apprentis ensemble.
  Et nous avons bon moral et entière confiance.
Alors, soyez comme nous...   

… Allons grand-mère, courage, et surtout ne pleure pas, tu as eu deux fils morts pour la France en 1914, pour moi tu as été ma mère, tu m'as élevé dans le droit chemin, tu n'as aucun reproche à te faire .
Alors prends courage et dis-toi que mon moral est bon … et je veux être digne de tes fils.

   Envoie-moi une lettre ma bonne vieille grand-mère, tu ne pourras pas me faire plus plaisir et surtout ne te rends pas malade, car rien que cette idée me fait mal.
 

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